Du combat
à la concertation
Avant d’être un exemple de projet co-construit, le nouveau Poutès est
né d’un conflit de près de 20 ans, vous trouverez ici les dates clefs qui
ont fait l’histoire de ce projet.

Du conflit...

Le barrage de Poutès, sur l’Allier, a été au cœur d’un débat engagé dans les années 80 pour le retour à une rivière sauvage et la défense du saumon.

Dès la fin des années 90, à l’approche de l’échéance de la concession de l’aménagement, un processus de demande de renouvellement s’engage. En effet, l’État a octroyé la concession de l’aménagement par décret à EDF pour une durée de 50 ans, soit de 1956 jusqu’en 2007. Or, le renouvellement de concession et le barrage sont remis en question par des associations environnementales au nom de la préservation du saumon sur l’Allier. La question posée était : maintenir ou supprimer le barrage ?

Les élus et EDF souhaitent alors conserver le barrage avec des améliorations car il apporte des retombées économiques locales et permet une importante production d’énergie. Les associations de défense de l’environnement demandent, quand à elles, le démantèlement total.

Un conflit long s’installe entre les différents acteurs et de nombreuses actions s’engagent manifestations, occupations pacifiques de site, pétitions, etc. Chaque partie prenante campe sur des positions qui semblent alors inconciliables. Aucune solution au conflit ne semble envisageable pendant de nombreuses années.

...à la concertation

Cette impasse conduit finalement à des contacts entre les associations, les élus et EDF. Chaque acteur du projet va alors décider de faire un pas vers les prémices d’un accord possible avec la volonté commune de trouver une issue à ce conflit. À partir de 2009, sous l’égide de l’État, plusieurs solutions techniques sont proposées et étudiées par l’ensemble des acteurs.

Les solutions techniques proposées doivent respecter un cahier des charges environnemental ambitieux, élaboré par l’ONEMA, qui stipule 3 objectifs : le maintien d’un maximum d’énergie renouvelable, la libre circulation des poissons et le transport naturel des sédiments. L’exigence environnementale structure alors sa conception. En 2011, sur la base de ce cahier des charges, EDF propose un projet de reconfiguration conciliant les enjeux environnementaux et de production d’énergie. Ce projet de nouveau Poutès représente un compromis acceptable par tous : État, associations de protection de l’environnement, EDF et élus locaux.

Le 6 octobre 2011, le ministère de l’environnement et du développement durable annonce officiellement la reconfiguration du barrage de Poutès sur les bases du projet proposé par EDF. Un consensus est enfin trouvé, marquant la fin du conflit et débutant la phase active de co-construction entre les différents partenaires.

1941

La Compagnie électrique de la Loire et du Centre met en service le barrage de Poutès. Il fait partie de l’aménagement hydroélectrique de Monistrol-d’Allier.

1941
1956

1956

À la suite de la nationalisation des entreprises de production, transport et distribution d’électricité, EDF devient concessionnaire de l’aménagement.

1986

Conscient de l'enjeu de restauration du saumon sur l'axe Allier, EDF investit dans l’installation de l’un des premiers ascenseurs à poissons de France pour permettre leur remontée, suivie par l’aménagement d’une glissière de dévalaison.

1986
1991

1991

Les associations de défense de l’environnement SOS Loire Vivante et Robin des bois protestent pacifiquement dans l'usine EDF de Monistrol-d’Allier contre le barrage de Poutès qu’ils désignent comme un obstacle à la migration du saumon.

1994

Mise en place d’un moratoire interdisant la pêche au saumon dans le bassin de la Loire et lancement par l’Etat du Plan Loire grandeur nature qui intègre la construction de la plus grande salmoniculture d’Europe à Chanteuges (le Conservatoire national du saumon sauvage) ainsi que le démantèlement des barrages de Maisons-Rouges sur la Vienne et Saint-Etienne du Vigan sur l’Allier.

1994
1998

1998

Le barrage de St Etienne du Vigan situé sur l’Allier en amont de Poutès est détruit. L’effacement de Poutès devient alors une option réelle pour les associations.

2002

La fin de la concession du barrage de Poutès approchant, l’État enclenche le processus de renouvellement.

2002
2004

2004

Les associations de protection de l’environnement lancent une campagne nationale pour le démantèlement de Poutès suite au lancement du processus de renouvellement de concession par l’État.

2006

L’enquête publique de renouvellement obtient un avis favorable sous réserves, alors qu’une étude commanditée par l’État auprès de ses experts recommande la suppression de Poutès. Chaque partie prenante campe sur des positions qui semblent alors inconciliables.

2006
2008

2008

Les élus forment une association de soutien au barrage de Poutès.

2009

La situation de blocage durant depuis plusieurs années conduit à des contacts entre les associations, les élus et EDF, sous l’égide de l’Etat, d’où émergent les prémices d’un consensus possible. Les premières réflexions autour d’un projet d’aménagement alternatif sont lancées. Les élus manifestent pour le maintien du barrage devant la préfecture du Puy en Velay.

2009
2010

2010

Suite au Grenelle de l’environnement, SOS Loire-Vivante, le WWF, le North Atlantic Salmon Fund (NASF), l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la fondation Nicolas Hulot, le Comité National de la Pêche Professionnelle en Eau Douce (CONAPPED), les hydroélectriciens, l’Association Nationale des Élus de la Montagne (ANEM) et l’ Association des Maires de France (AMF) signent la « Convention d’engagement pour le développement d’une hydroélectricité durable » en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques, incluant une solution d’excellence pour le barrage de Poutès.

2011 6 oct.

La ministre de l’Environnement annonce officiellement la reconfiguration du barrage de Poutès sur les bases du projet proposé. Un consensus est enfin trouvé, marquant la fin du conflit et débutant la phase active de co-construction entre les différents partenaires. Le projet nouveau Poutès est lancé.

2011
2014

2014

EDF dépose sa demande de renouvellement de concession auprès de l’État sur la base du dossier initialement déposé en 2002. Un modèle physique est construit aux laboratoires hydrauliques de EDF Lab Chatou afin d’affiner les choix techniques qui permettront la libre circulation des poissons.

2015

Début de l’enquête publique de renouvellement de concession de l’aménagement de Monistrol-d’Allier. L’Enquête publique donne un avis positif. L’État doit se prononcer sur le renouvellement de la concession à EDF pour 50 ans.
EDF prépare un dossier de demande de travaux pour la construction du nouveau Poutès.

2015
2016

2016

Début envisagé des travaux.