Le barrage actuel
Un peu d'histoire
En 1917, la Compagnie Électrique de la Loire et du Centre établit un projet qui exploite la puissance de deux chutes hydrauliques (les rivières Ance du Sud et Allier) dans une usine commune située à Monistrol-d’Allier. Les travaux commencèrent en 1918, il est alors prévu 2 barrages : Poutès sur l’Allier et Pouzas sur l’Ance du Sud.
Mais après la Première Guerre mondiale, le recrutement de main d’œuvre est très difficile, ce qui retarde énormément les chantiers. Celui de l’Allier est même momentanément stoppé en 1921. En 1927, l’équipement de la chute de l’Ance du Sud est terminé et l’usine est mise en fonctionnement.
Cependant, le besoin en électricité augmente mais la retenue du barrage de Pouzas possède un très faible volume. Un second barrage est donc construit à Saint-Préjet d’Allier, 1 400 m en amont, constituant un réservoir d’eau 7 fois plus important. Terminé en 1939, il alimente plus régulièrement la prise d’eau de Pouzas afin de produire de l’énergie avec plus de souplesse.
Le 30 septembre 1941, dans un contexte difficile lié à la Seconde Guerre mondiale, la chute Allier est terminée. En 1956, à la suite de la nationalisation des entreprises de production, transport et distribution d’électricité, EDF devient concessionnaire de l’aménagement.
La plus importante production d'électricité de la Haute-Loire
Le barrage de Poutès fait partie de l’aménagement hydroélectrique de Monistrol-d’Allier, situé en Haute-Loire. L’aménagement est constitué d’un réseau de trois barrages et retenues reliés à l’usine de Monistrol-d’Allier. L’usine produit de l’électricité grâce à l’eau captée sur l’Ance du Sud (les barrages de Saint-Préjet et Pouzas) ainsi que sur l’Allier (le barrage de Poutès). L’usine de Monistrol-d’Allier exploite une énergie renouvelable et non émettrice de gaz à effet de serre (CO2). Sa production représente chaque année l’équivalent de la consommation domestique d’environ 36 000 personnes, soit deux fois la consommation des habitants d’une ville comme le Puy en Velay (hors industrie).
Fonctionnement
de l'aménagement
Côté Ance du Sud, l’eau est acheminée jusqu’à l’usine par un canal d’amenée qui chemine sur la rive gauche puis passe sur la rive droite grâce à un pont siphon métallique d’un seule portée de 58 m. Le canal débouche ensuite sur un bassin qui alimente une conduite forcée. Ce tuyau de grand diamètre et à forte pente propulse l’eau sous pression sur les groupes de production dans l’usine.
Côté Allier, l’eau passe par une galerie d’amenée souterraine qui débouche ensuite dans une cheminée d’équilibre. Elle régule les variations de débits et de pression entre la galerie et la conduite forcée.
Dans l’usine, la conduite forcée Allier peut actionner 3 groupes de production d’électricité et la conduite forcée Ance du Sud, 2 groupes. La force de l’eau met en rotation les turbines (roues de type Francis) qui font tourner les alternateurs (constitués d’un rotor et d’un stator) qui génèrent le courant électrique sur le principe d’une dynamo. Après avoir fourni l’énergie, l’eau rejoint la rivière Allier via un canal de restitution.
Les transformateurs élèvent ensuite la tension pour faciliter le transport de l’électricité sur de longues distances.